Malgré la faillite de Takata en 2017, ses airbags défectueux continuent de poser un grave danger. Le ministère des Transports lance une nouvelle campagne de rappel pour plus de 600 000 véhicules en France et en Outre-mer. Une procédure gratuite, mais vitale pour éviter de nouvelles tragédies.
Les airbags Takata, impliqués dans l’un des plus grands scandales de sécurité automobile, continuent de faire parler d’eux. Bien que l’entreprise ait cessé ses activités en 2017, ses dispositifs défectueux, installés sur des millions de véhicules dans le monde, représentent toujours un danger majeur. En France, plus de 600 000 voitures sont concernées par une nouvelle campagne de rappel annoncée le 7 janvier 2025.
Une défaillance connue depuis des années
Installés sur des modèles fabriqués entre 1998 et 2019, les airbags Takata sont sensibles à une combinaison de chaleur et d’humidité. Avec le temps, ces conditions dégradent le nitrate d’ammonium utilisé comme propulseur, provoquant des explosions anormales lors de leur déclenchement. En cas d’accident, ces airbags peuvent projeter des fragments métalliques dangereux, causant des blessures graves, voire mortelles.
Malgré la connaissance de ce défaut depuis plus d’une décennie, des milliers de véhicules équipés de ces airbags continuent de circuler en France. Cela s’explique par le retard des campagnes de rappel menées par certains constructeurs.
Une campagne ciblant l’ensemble du territoire
Le ministère des Transports, épaulé par les préfets d’outre-mer, espère mobiliser les propriétaires des véhicules concernés. Cette campagne s’adresse aussi bien aux automobilistes de métropole qu’à ceux des DOM-TOM, où les conditions climatiques accélèrent la dégradation des airbags.
Un site internet dédié permet aux conducteurs de vérifier rapidement si leur véhicule est concerné, simplement en entrant le numéro de châssis. Les marques touchées incluent Citroën, Peugeot, Volkswagen, BMW, Toyota, Mazda et Ford, entre autres. Les autorités rappellent que le remplacement des airbags est gratuit, une opération à effectuer sans attendre.
Des accidents mortels évitables
Une enquête récente de Radio France révèle que 15 personnes ont perdu la vie en France à cause des airbags défectueux de Takata, dont 14 dans les départements d’outre-mer. Ce chiffre aurait pu être réduit si certaines marques avaient agi plus tôt. Alors que Honda et Toyota ont lancé des rappels dès 2013, Stellantis (groupe regroupant Citroën, DS et Peugeot) n’a véritablement commencé qu’en 2020. Ce retard, couplé à une campagne massive seulement en 2024, illustre les difficultés à mobiliser l’ensemble des acteurs concernés.
Les autorités espèrent que cette nouvelle phase de sensibilisation incitera les automobilistes à ne pas négliger les rappels. Comme le rappelle France Info, remplacer ces airbags peut sauver des vies.
Un enjeu de sécurité publique
L’affaire Takata est devenue un symbole des failles dans les contrôles de sécurité et les procédures de rappel. À l’échelle mondiale, des dizaines de millions de véhicules ont été rappelés, et l’entreprise a été contrainte de se déclarer en faillite en 2017. Pour les autorités françaises, l’enjeu est aujourd’hui de s’assurer que chaque véhicule potentiellement dangereux soit remis en état.
Pour y parvenir, elles misent sur la gratuité et la simplicité de la procédure, mais également sur une communication plus proactive. Les préfets d’outre-mer ont par exemple intensifié leurs efforts pour toucher les conducteurs dans les zones les plus exposées.