Un nouveau rappel massif secoue le secteur automobile français. Cette fois, c’est le géant Stellantis qui se retrouve sous les projecteurs, contraint de rappeler 2 140 véhicules pour un danger critique : la coupure soudaine du moteur en pleine conduite. Un bug logiciel est en cause, et plusieurs marques emblématiques du groupe sont concernées. Décryptage d’un rappel qui illustre les défis croissants liés à l’électronique embarquée dans les véhicules modernes.
Un problème logiciel à haut risque
L’alerte a été publiée sur Rappel Conso, le portail officiel français dédié aux défauts produits. Le défaut identifié est particulièrement critique : un bug logiciel entraîne l’affichage du message « no ready mode » sur le tableau de bord, annonçant une potentielle coupure du moteur. Si elle se produit en pleine circulation, cette panne pourrait mettre en danger les occupants du véhicule ainsi que les autres usagers de la route. Selon l’administration, cela « peut entraîner une coupure soudaine du moteur pendant la conduite et provoquer des accidents ».
Le correctif envisagé est une mise à jour logicielle, d’une durée estimée à 40 minutes. Stellantis prévoit d’envoyer à chaque propriétaire concerné un courrier expliquant la marche à suivre, avec invitation à se rendre au plus vite en concession pour appliquer la correction. Il s’agit ici d’une mise à jour critique, à ne surtout pas négliger.
Quels modèles sont concernés ? Un rappel multi-marques
Contrairement à certains rappels plus ciblés, celui-ci inclut une large variété de modèles, vendus en France entre 2022 et 2023. Quatre marques du portefeuille Stellantis sont concernées : Peugeot, Opel, Fiat et DS Automobiles.
- Peugeot : 208 II, 2008 II, Rifter, Partner, Traveller et Expert (version VP).
- Opel : Corsa, Combo, Mokka, Zafira et Vivaro, tant en véhicules familiaux qu’utilitaires électriques haute tension.
- Fiat : Doblo et Scudo, uniquement en version voiture particulière.
- DS Automobiles : DS 3 Crossback (version VP).
Autrement dit, ce sont à la fois des citadines, des SUV compacts, des utilitaires légers et des véhicules particuliers électriques qui sont impliqués. Un signe alarmant, car il ne s’agit pas d’un souci isolé mais d’un vice transversal touchant plusieurs plateformes électrifiées du groupe.
Un nouveau coup dur pour Stellantis
Ce rappel intervient alors que Stellantis traverse déjà une période délicate sur le plan de la qualité et de la fiabilité. Récemment sous le feu des critiques à cause des moteurs PureTech (consommation excessive d’huile et courroies de distribution fragiles), le groupe ne peut se permettre une nouvelle perte de confiance. En février 2024, plusieurs centaines de milliers de véhicules Citroën avaient également été rappelés pour des problèmes d’airbags Takata.
Ces rappels successifs fragilisent objectivement l’image de sérieux de Stellantis, notamment dans une période où l’électrification pousse les constructeurs à intégrer toujours plus de logiciels complexes. Des logiciels qui, en cas de faille, peuvent avoir des conséquences bien plus graves que de simples défauts mécaniques classiques. La cybersécurité automobile et la qualité des architectures électroniques deviennent donc des enjeux industriels majeurs.
Quels enseignements pour les acheteurs et le secteur ?
Cette affaire souligne à quel point les voitures modernes, truffées d’électronique, nécessitent une fiabilité logicielle sans faille. Pour les acheteurs potentiels, il devient essentiel non seulement de se renseigner sur les performances et l’équipement, mais aussi sur les campagnes de rappel potentielles. À ce titre, le site officiel rappel.conso.gouv.fr reste l’outil clé pour vérifier si un véhicule a été rappelé.
Pour l’industrie, ce rappel est un signal : la transition vers des véhicules majoritairement électriques et hyper-connectés suppose une exigence accrue en matière de tests logiciels, de mises à jour OTA (Over-The-Air), et de gestion après-vente rigoureuse. L’avenir de la fiabilité automobile ne se jouera plus simplement sous le capot, mais aussi dans les lignes de code.
Affaire à suivre donc, alors que Stellantis met tout en œuvre pour corriger le tir.