Depuis 2012, les moteurs PureTech de Stellantis séduisent par leur efficacité et leur performance. Mais des défaillances techniques majeures ternissent leur réputation. Face à la grogne des automobilistes, le constructeur lance un plan d’envergure pour restaurer la confiance et gérer une crise sans précédent.
Une référence technique entachée par des problèmes récurrents
Depuis leur lancement en 2012, les moteurs PureTech de Stellantis, disponibles en versions 1,0 litre et 1,2 litre, symbolisent l’innovation dans le downsizing. Compactes et performantes, ces motorisations ont convaincu des milliers de clients. Cependant, des problèmes techniques majeurs ont progressivement émergé, mettant à mal l’image de fiabilité des marques Peugeot, Citroën, DS et Opel.
La principale faiblesse de ces moteurs réside dans leur courroie de distribution baignant dans l’huile. Initialement conçue pour réduire les frottements et améliorer le rendement énergétique, elle s’est révélée vulnérable à une usure prématurée. Cette dégradation entraîne des obstructions dans les circuits d’huile, provoquant des pannes moteur. Pire encore, la surconsommation d’huile, fréquente après l’usure de cette courroie, oblige les automobilistes à des vérifications régulières. Enfin, des encrassements de la pompe à vide ont été identifiés, augmentant les risques d’accidents en réduisant l’assistance au freinage.
Une réponse structurée pour apaiser les tensions
Face à l’ampleur de la crise, Stellantis a mis en place une plateforme en ligne dédiée aux réparations et indemnités. Active depuis janvier 2025, cette initiative vise à compenser les automobilistes ayant subi des frais imprévus liés à ces défaillances. Cependant, le dispositif présente des limites. Les réparations doivent avoir été effectuées entre janvier 2022 et mars 2024, et seuls les véhicules entretenus dans le réseau agréé Stellantis sont éligibles. De plus, les véhicules doivent respecter une limite de 175 000 kilomètres ou 10 ans d’ancienneté. Malgré ces contraintes, Stellantis s’engage à traiter chaque dossier en 45 jours.
Une stratégie commerciale pour tourner la page
En complément, Stellantis adopte une approche commerciale pour fidéliser ses clients. Peugeot offre une prime à la reprise de 700 euros pour l’achat d’un modèle hybride neuf, une offre valable jusqu’au 31 janvier 2025. Cette stratégie vise à encourager le renouvellement du parc automobile tout en intégrant des moteurs PureTech améliorés. Ces nouvelles versions sont équipées d’une chaîne de distribution, promettant une meilleure durabilité et une réduction des problèmes connus.
Garanties prolongées : un geste attendu, mais insuffisant
Pour rassurer les clients, Stellantis introduit une extension de garantie. Valable jusqu’à 10 ans ou 175 000 kilomètres, cette garantie couvre des éléments majeurs comme le moteur, la boîte de vitesses et la chaîne de traction. Toutefois, elle s’applique uniquement aux véhicules entretenus dans les concessions agréées, ce qui limite son impact pour les propriétaires ayant choisi des ateliers indépendants.
Malgré ces efforts, de nombreux automobilistes estiment que les mesures ne compensent pas les coûts déjà supportés. En outre, les véhicules vendus d’occasion avant la mise en place de ces dispositifs ne bénéficient pas de ces garanties.
Une action collective : une menace persistante pour Stellantis
Parallèlement, Stellantis doit faire face à une action collective regroupant plus de 5 000 automobilistes. Cette procédure juridique, menée par l’avocat Christophe Lèguevaques, pourrait entraîner des conséquences financières importantes. Les plaignants dénoncent des pannes coûteuses et une gestion insuffisante des problèmes par le constructeur.
Le lancement des nouveaux moteurs PureTech, désormais équipés d’une chaîne de distribution, constitue une tentative pour redorer le blason du groupe. Cependant, la réputation de Stellantis reste fragile, et l’avenir dépendra des retours des clients et des analyses d’experts sur la fiabilité des solutions mises en place.