Nous y sommes presque : la carte grise numérique deviendra bientôt une réalité en France. Dès l’été 2025, les automobilistes pourront stocker leur certificat d’immatriculation directement sur leur smartphone via l’application France Identité. Une annonce officialisée le 10 avril 2025 par le ministère de l’Intérieur, qui marque une nouvelle étape vers la dématérialisation complète des documents administratifs.
Carte grise sur smartphone : fin programmée du papier ?
Prévue initialement fin 2024 mais reportée à plusieurs reprises, la carte grise dématérialisée est désormais confirmée pour l’été 2025. Selon le compte officiel de France Identité sur X (ex-Twitter), les tests débuteront en juin dans certaines régions avant un déploiement national progressif. L’ambition est claire : « Objectif : l’avoir dans son téléphone pour les grandes vacances ».
Concrètement, cette carte grise numérique s’intègre dans le portefeuille digital de France Identité, aux côtés du permis de conduire dématérialisé – déjà actif – et bientôt de la carte Vitale. Elle affichera toutes les informations réglementaires : numéro d’immatriculation, marque et modèle, propriétaire du véhicule, date de première mise en circulation, etc.
Mais attention, ce service est conditionné à la possession d’une carte d’identité biométrique au nouveau format carte bancaire. En France, environ 25 millions de citoyens en sont déjà équipés, selon les données relayées par RTL. Les autres devront envisager un renouvellement anticipé pour y accéder.
Quels avantages pour les conducteurs ?
Premier bénéfice évident : la praticité. La carte grise pourra être présentée à tout moment via son smartphone, notamment lors des contrôles routiers. Elle sera accessible à condition d’avoir une connexion active à l’application France Identité. Pas d’inquiétude pour les plus traditionnels : le format papier reste valide et n’est pas supprimé.
C’est donc une option complémentaire qui s’inscrit dans une logique de simplification administrative. Cette modernisation devrait permettre à l’État d’engranger d’importantes économies, estimées à plus de 100 millions d’euros par an, uniquement en frais d’impression et de distribution. Pour les usagers, c’est l’assurance d’un document toujours à portée de main, sans crainte de perte ou de détérioration matérielle.
Sur le plan sécuritaire, la dématérialisation limite considérablement le risque de falsification. Elle apporte une protection renforcée grâce aux mécanismes de chiffrement intégrés dans l’application France Identité, respectueuse des standards RGPD et des exigences de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).
Un projet pilote avant la généralisation en 2026
Dès juin 2025, une phase de test sera lancée dans plusieurs départements pilotes, afin d’évaluer les usages concrets, la robustesse technique de l’application et le retour d’expérience des premiers utilisateurs. Cette première phase est déterminante : elle servira de base pour un déploiement progressif et pérenne dès 2026.
Cette initiative française s’inscrit pleinement dans une directive européenne exigeant que tous les États membres soient capables de proposer une application numérique unifiée et sécurisée pour stocker les documents officiels, à partir de 2026. La France prend ici une longueur d’avance en lançant un portefeuille numérique unifié, intégré à France Identité.
Mais quelques zones d’ombre subsistent. La compatibilité des dispositifs embarqués (comme les véhicules d’occasion équipés d’anciens systèmes multimédia), la connectivité dans certaines zones mal couvertes, ou encore l’adoption par l’ensemble des professionnels de l’automobile (garages, assureurs, services de carte grise) devront encore être surveillées de près.
Vers un futur 100 % dématérialisé ?
Avec la carte grise numérique, la France franchit un nouveau cap dans la digitalisation de ses services publics. Si la généralisation à l’ensemble du territoire reste conditionnée au succès de la phase pilote, le mouvement est enclenché. Ce virage s’inscrit dans une logique plus vaste de transition numérique, pensée pour alléger les contraintes administratives et renforcer la sécurité documentaire.
Pour les automobilistes, cela se traduit par une transition en douceur vers un écosystème digital cohérent. Et pour l’administration, c’est un levier d’optimisation budgétaire et une réponse concrète à l’évolution des usages citoyens. La révolution des papiers auto ne fait que commencer.