Alors que Ferrari bat des records de ventes et s’apprête à lancer son premier modèle électrique, une rumeur fait vibrer les puristes : le retour de la boîte manuelle. C’est Gianmaria Fulgenzi, responsable du développement produit chez Ferrari, qui a relancé l’idée lors d’une interview accordée au média australien Carsales. Mais ne rêvez pas trop vite : ce retour serait réservé à une poignée de modèles très exclusifs.
Un retour du levier en H… mais pas pour tous
La mythique boîte manuelle à grille, emblème de modèles légendaires comme la F40 ou la 550 Maranello, pourrait bien faire sa réapparition chez Ferrari. Pourtant, depuis la disparition de la California à boîte manuelle en 2012, la transmission automatique à double embrayage règne sans partage sur le catalogue de Maranello.
Pourquoi relancer aujourd’hui le débat ? Parce que la demande existe, et pas de la part de n’importe qui. Des clients fortunés, mais aussi Lewis Hamilton lui-même, auraient soufflé à Ferrari leur envie de retrouver le frisson d’un changement de vitesse manuel. Le septuple champion du monde de F1 rêverait d’une version moderne de la F40 – sobrement baptisée F44, un clin d’œil à son numéro de course – équipée d’une boîte en H.
Mais Gianmaria Fulgenzi tempère : hors de question de généraliser cette configuration. Une boîte manuelle pourrait équiper un futur modèle “Icona”, à l’image des Monza SP1/SP2 et de la Daytona SP3. Des Ferrari d’exception, produites en quantité ultra limitée et vendues plusieurs millions d’euros. Dans ce contexte, un retour à la boîte manuelle prend tout son sens, notamment pour séduire les collectionneurs en quête d’exclusivité et d’émotion de conduite à l’ancienne.
Une mise au point technique et stratégique
Ce choix technique ne va toutefois pas sans contraintes. Une boîte manuelle doit encaisser des couples colossaux : jusqu’à 720 Nm sur le V12 de la SP3. Pour rendre la conduite accessible – et éviter une pédale d’embrayage de camion – Ferrari devrait artificiellement limiter le couple. Un compromis logique, et assumé par Fulgenzi : « sinon, il faudrait une très grosse jambe pour l’embrayer », plaisante-t-il.
Le développement d’une telle boîte représente un coût conséquent pour Ferrari, surtout si elle ne s’adresse qu’à quelques centaines d’exemplaires. Mais le pari semble gagnant. La Daytona SP3, avec un prix de 2,2 millions de dollars, a rapidement trouvé preneur malgré sa boîte automatique. Un futur modèle équipé d’un V12 atmosphérique et d’une boîte manuelle aurait donc toutes les chances de devenir un collector immédiat.
Un détail notable : ce futur modèle resterait 100 % thermique. Intégrer une boîte manuelle dans une Ferrari électrifiée compliquerait largement la donne, tant sur le plan technique qu’émotionnel. Les puristes veulent du bruit, du couple, des montées en régime… et surtout, passer les vitesses eux-mêmes.
Ferrari, qui multiplie les projets d’électrification dans un souci de conformité réglementaire, trouve ici l’opportunité de conserver une cible haut de gamme très fidèle à l’héritage mécanique de la marque. C’est à la fois une stratégie marketing intelligente et une façon de renforcer l’aura presque mythique de Ferrari auprès des amateurs de voitures d’exception.
Conclusion : la boîte manuelle comme dernier luxe
La boîte manuelle chez Ferrari ne reviendra pas au grand public, c’est entendu. Mais pour une poignée d’élus, un futur modèle Icona pourrait signer le retour du levier à grille. Un clin d’œil au passé, une expérience sensorielle pure, et un objet de désir absolu. Dans un monde de plus en plus automatisé, pouvoir passer soi-même ses vitesses dans une Ferrari V12 devient le nec plus ultra du luxe automobile.
Affaire à suivre… avec probablement une présentation autour de 2025, si le cycle produit de Ferrari se confirme.