Une étude récente de l’Université de Stanford révèle que les batteries des voitures électriques durent 40 % plus longtemps qu’on ne le croyait. Contrairement aux tests en laboratoire, l’utilisation quotidienne s’avère moins agressive pour les cellules, redéfinissant les perspectives d’usure et de dépréciation des véhicules électriques.
L’angoisse de voir les batteries de voitures électriques vieillir prématurément pourrait bien s’estomper. Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Stanford et publiée dans Nature Energy dévoile que ces batteries durent jusqu’à 40 % plus longtemps qu’estimé précédemment. Cette découverte repose sur l’analyse de l’utilisation quotidienne des véhicules, une approche plus réaliste que les simulations en laboratoire.
La batterie, un coût et une crainte majeurs
La batterie représente environ un tiers du coût total d’une voiture électrique. La peur de sa dégradation rapide a longtemps pénalisé la valeur à la revente des véhicules électriques. Malgré des garanties standards de 160 000 kilomètres ou huit ans, de nombreux conducteurs s’inquiètent d’une usure prématurée. Pour prolonger leur durée de vie, des recommandations strictes comme limiter les charges rapides et surveiller la température ambiante ont été adoptées. Mais selon l’étude de Stanford, ces précautions seraient moins nécessaires que prévu.
Pourquoi les tests en laboratoire se trompent
Traditionnellement, les tests en laboratoire évaluent l’usure d’une batterie en comptant les cycles de charge et de décharge. Ces essais supposent que les batteries fonctionnent de manière optimale lorsqu’elles restent entre 40 % et 60 % de charge. Toutefois, cette méthodologie ne reflète pas l’usage quotidien.
Simona Onori, professeure à Stanford et auteure principale de l’étude, explique : « Un comportement de conduite normal, incluant des accélérations, freinages et arrêts fréquents, permet à la batterie de durer plus longtemps que prévu par les tests industriels. »
L’importance de l’utilisation réelle
Les résultats montrent que l’usure des batteries dépend moins du nombre de cycles de charge et plus du contexte d’utilisation. Contrairement aux véhicules utilitaires comme les bus ou camionnettes, utilisés presque en continu, les voitures électriques personnelles bénéficient de périodes de repos. Cette alternance entre trajets courts, pauses et charges partielles réduit le stress sur les cellules et ralentit leur vieillissement.
Le vieillissement temporel, le vrai coupable
Alexis Geslin, co-auteur de l’étude, précise que le vieillissement des batteries est aussi lié au temps qui passe, même lorsque le véhicule est à l’arrêt. « Pour les particuliers qui utilisent leur voiture pour des trajets quotidiens, c’est le facteur temps qui joue le rôle principal dans le vieillissement de la batterie », souligne-t-il. Ces découvertes pourraient inciter les constructeurs à repenser leurs stratégies de tests et d’optimisation.
Impacts pour les constructeurs et consommateurs
Pour les propriétaires de voitures électriques, cette étude offre une perspective rassurante : une utilisation normale du véhicule ne fragilise pas autant la batterie que l’on pensait. Cela pourrait réduire la dépréciation et augmenter la valeur de revente. De leur côté, les constructeurs pourraient étendre leurs garanties et ajuster leurs systèmes de gestion des batteries pour mieux correspondre à l’usage réel.
Des mises à jour logicielles pourraient aussi améliorer la longévité des batteries en optimisant les périodes de repos. En intégrant ces données, l’industrie automobile pourrait proposer des véhicules encore plus durables et performants.
De nouvelles recherches en perspective
Les chercheurs ne comptent pas s’arrêter là. Ils souhaitent approfondir la compréhension des mécanismes de vieillissement au niveau de la chimie et des matériaux des cellules. Cette exploration pourrait aboutir à des batteries encore plus résistantes, et renforcer la confiance dans les véhicules électriques.