L’arrivée de Polestar, constructeur suédois de voitures électriques haut de gamme, a été longuement retardée en France. En cause, un différend juridique avec Citroën autour d’un logo jugé trop similaire par la marque française. Ce conflit a repoussé l’implantation de Polestar et a influencé sa stratégie sur le marché hexagonal.
En 2020, alors que Polestar poursuivait son expansion en Europe, son entrée sur le marché français a été mise en suspens. Un litige juridique inattendu l’a opposée à Citroën, le constructeur français appartenant au groupe Stellantis. Au cœur de ce conflit : le logo de Polestar, une étoile à deux branches, que Citroën considérait comme trop proche de son propre emblème, le célèbre double chevron.
Une ressemblance jugée litigieuse
Citroën a déposé plainte en accusant Polestar d’utiliser un logo qui pouvait semer la confusion auprès des consommateurs. Selon Citroën, le design minimaliste du logo Polestar rappelait l’alignement des deux chevrons qui constitue l’identité visuelle de la marque française. Ce différend a conduit à une interdiction légale pour Polestar d’utiliser son logo en France, rendant de fait impossible la commercialisation de ses modèles dans le pays.
Le tribunal a donné raison à Citroën en 2020, condamnant Polestar à payer 150 000 euros de dommages et intérêts et interdisant l’usage de son logo en France. Cet imbroglio juridique a significativement ralenti l’entrée de Polestar sur un marché pourtant stratégique pour son développement européen.
Un impact sur la stratégie de Polestar
Ce litige n’a pas seulement retardé l’arrivée de Polestar en France, il a également contraint la marque à revoir sa stratégie globale. Alors qu’elle lançait avec succès ses modèles Polestar 2 et Polestar 3 dans d’autres pays européens comme la Norvège ou les Pays-Bas, Polestar a dû reporter ses projets pour le marché français.
Au-delà de l’interdiction d’utiliser son logo, l’affaire a soulevé des questions sur la capacité de Polestar à s’implanter dans un marché où la concurrence est déjà féroce. Les constructeurs français comme Renault et Peugeot, mais aussi Tesla, dominaient déjà le segment des véhicules électriques. Polestar devait donc non seulement résoudre ses problèmes juridiques, mais aussi convaincre une clientèle française attachée à ses marques nationales.
Une concurrence sur fond de différend
Le retard causé par ce conflit juridique a également permis aux concurrents de Polestar de renforcer leur position en France. Pendant que la marque suédoise réglait ses problèmes, Tesla continuait à s’imposer comme leader des véhicules électriques premium, tandis que Renault et Peugeot répondaient aux attentes des consommateurs avec des modèles comme la Renault Zoe ou la Peugeot e-208.
Par ailleurs, ce différend a suscité une certaine curiosité autour de Polestar. Si certains consommateurs français étaient frustrés de ne pas pouvoir acheter les modèles de la marque, cette situation a également permis à Polestar de bénéficier d’une médiatisation indirecte.
La levée des obstacles
Finalement, en 2022, la marque a annoncé son arrivée en France, mettant fin à une longue période d’attente mais c’est au printemps 2025 que les français pourront faire l’acquisition des modèles de la gamme Polestar. Bien que les détails précis sur l’évolution juridique du conflit n’aient pas été rendus publics, il semble que la marque ait réussi à surmonter ces obstacles pour débuter ses activités dans l’Hexagone.
Polestar a ouvert plusieurs « Polestar Spaces » dans des villes stratégiques comme Paris, Lyon et Marseille, permettant aux consommateurs français de découvrir ses véhicules. Avec des modèles comme la Polestar 2, la marque espère désormais séduire un public exigeant, à la recherche d’un design épuré et de performances haut de gamme.
Une leçon pour les nouveaux entrants
L’histoire de Polestar en France souligne l’importance pour les nouveaux entrants sur un marché de prendre en compte les spécificités locales, y compris les aspects juridiques et culturels. Si le conflit avec Citroën a retardé l’implantation de la marque, il a également permis à Polestar de préparer une entrée plus solide en France, dans un contexte où l’adoption des véhicules électriques est désormais en forte croissance.