Inventeur visionnaire et aventurier discret, Adolphe Kégresse a marqué l’histoire de l’automobile grâce à ses chenilles souples, utilisées lors des célèbres croisières Citroën. À l’occasion de Rétromobile 2025, une exposition inédite revient sur la vie méconnue de cet ingénieur de génie.
Du 5 au 9 février 2025, la 49ᵉ édition de Rétromobile mettra en lumière un personnage clé mais souvent ignoré de l’histoire automobile : Adolphe Kégresse. Né en Franche-Comté en 1879, cet ingénieur inventif est à l’origine des autochenilles qui ont marqué les grandes expéditions de Citroën. Cette rétrospective exceptionnelle permettra aux visiteurs de découvrir sa vie riche en rebondissements et ses innovations révolutionnaires. Dix véhicules autochenilles issus de ses travaux seront exposés, illustrant le génie de cet homme de l’ombre.
Aux origines : un inventeur précoce
Adolphe Kégresse développe dès son plus jeune âge une passion pour la mécanique. Après ses études à Montbéliard, il conçoit l’un des tout premiers vélomoteurs en fixant un moteur sur un vélo. Ce talent d’innovation l’amène rapidement à se distinguer dans le domaine automobile. En 1903, il quitte la France pour Saint-Pétersbourg, où son destin prend une tournure inattendue.
Au service du Tsar Nicolas II
En Russie, Kégresse entre au service de la famille impériale après avoir fait preuve de son ingéniosité en débloquant une voie ferrée gelée. Il devient le directeur technique des garages du Tsar et invente en 1913 un système de chenilles souples capable de transformer un véhicule en tout-terrain. Ce système révolutionnaire permet au Tsar de poursuivre sa chasse en plein hiver et posera les bases des futures autochenilles Citroën.
Une rencontre décisive avec André Citroën
Après la Révolution d’Octobre, Kégresse fuit la Russie pour rentrer en France. En 1920, il fait une démonstration de son invention à André Citroën, qui s’enthousiasme immédiatement pour les chenilles souples. Le constructeur intègre cette technologie dans sa gamme, et les autochenilles Citroën deviennent emblématiques des grandes expéditions comme la Croisière Noire (1924-1926) et la Croisière Jaune (1931-1932). Ces aventures spectaculaires sont autant de vitrines pour le savoir-faire de Kégresse.
La fin d’une épopée et un héritage durable
Lorsque Michelin reprend Citroën en 1935, le département autochenilles est supprimé. Kégresse crée alors sa propre entreprise, la SEK, où il continue d’innover, notamment avec des brevets qui inspireront les fameux Half-Track américains. Pendant la Seconde Guerre mondiale, fidèle à ses valeurs, il détruit ses plans pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des Allemands. Il s’éteint en 1943, laissant derrière lui près de 200 brevets et un héritage technique impressionnant.
Une reconnaissance tardive
L’exposition de Rétromobile 2025 rend enfin hommage à cet ingénieur visionnaire, dont le parcours entre invention, aventure et discrétion mérite d’être connu du grand public. Les autochenilles, ces véhicules iconiques, sont le témoignage d’une époque où audace et créativité ont repoussé les limites de l’automobile.
Une exposition à découvrir lors d’édition 2025 de cet incontournable rendez-vous des passionnés de l’automobile qu’est Rétromobile aux côtés de la très attendue vente aux enchères Silver Collection.
En résumé
Adolphe Kégresse est un génie méconnu de l’histoire de l’automobile, dont les innovations, comme les chenilles souples, ont marqué l’aventure mécanique du XXᵉ siècle. À travers une exposition dédiée lors de Rétromobile 2025, le public découvrira l’itinéraire extraordinaire de cet ingénieur, de son rôle auprès du Tsar Nicolas II à son partenariat avec André Citroën. Pionnier des véhicules tout-terrain, Kégresse a laissé un héritage durable qui continue d’inspirer.