Depuis le 3 mars 2025, une nouvelle réglementation est en vigueur sur le boulevard périphérique parisien : la voie de gauche est désormais réservée aux véhicules transportant au moins deux personnes. Une mesure instaurée par la Mairie de Paris dans l’objectif de fluidifier le trafic et de réduire la pollution. Cependant, cette initiative suscite une vive opposition, notamment de la part de l’association « 40 millions d’automobilistes », qui la juge contre-productive et dangereuse.
Une solution qui pourrait aggraver les embouteillages
Alors que le boulevard périphérique est déjà l’un des axes les plus congestionnés d’Europe, la mise en place d’une voie réservée au covoiturage risque d’exacerber la situation. En réduisant le nombre de voies disponibles pour les automobilistes non-covoitureurs, cette mesure pourrait générer un engorgement accru sur les autres voies et allonger encore les temps de trajet.
Philippe Nozière, président de « 40 millions d’automobilistes », dénonce une décision prise sans étude d’impact préalable : « Cette restriction de circulation ne fera qu’augmenter les bouchons et compliquer encore plus la vie des Franciliens qui empruntent quotidiennement cet axe stratégique. De plus, en cas de panne ou d’accident, que se passera-t-il si la seule voie de covoiturage reste inutilisée ? C’est une mesure qui pourrait générer de l’insécurité routière. »
Un dispositif qui manque de concertation et d’accompagnement
Si le covoiturage est une alternative intéressante et en plein essor, il ne s’applique pas facilement à tous les usagers. Les trajets quotidiens varient selon les horaires, les obligations personnelles et professionnelles, rendant la planification du covoiturage difficile pour de nombreux conducteurs.
Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes », estime que cette mesure doit s’accompagner d’incitations concrètes : « Pour que le covoiturage soit véritablement adopté, il doit être facilité et récompensé. Or, cette décision impose une contrainte sans véritable incitation, ce qui la rend vouée à l’échec pour une majorité d’usagers. »
Une pétition pour réclamer l’abandon de la mesure
Face à ce qu’elle considère comme une décision arbitraire, l’association « 40 millions d’automobilistes » a lancé une pétition en ligne baptisée Automobilistes à Paris, la peine “Capitale”. Son objectif ? Exiger le retrait de cette voie réservée au covoiturage et réclamer des solutions mieux concertées avec les usagers.
Cette action met en lumière un débat récurrent entre politiques publiques de mobilité et réalités du terrain. Reste à voir si la Mairie de Paris tiendra compte des critiques et adaptera son dispositif en fonction des retours des usagers.