Carlos Tavares, à la tête de Stellantis depuis la création du groupe en 2021, a annoncé qu’il ne sollicitera pas un second mandat à l’issue de son mandat actuel. Lors de son entretien avec Amandine Bégot sur RTL, il a déclaré : « Après avoir écouté mes proches, mon épouse et ma famille, j’ai pris les devants pour dire que je ne briguerai pas un deuxième mandat à la tête de Stellantis. C’est ma décision. »
Cette annonce survient dans un contexte de transformations majeures dans l’industrie automobile, où Stellantis doit faire face à des enjeux colossaux : des défis réglementaires, l’offensive des constructeurs asiatiques, et la montée en puissance des véhicules électriques.
Des résultats en forte baisse au premier semestre 2024
Stellantis n’échappe pas à la crise actuelle qui secoue l’industrie automobile mondiale. Carlos Tavares a reconnu une forte baisse des résultats au premier semestre 2024. Cette chute reflète, selon lui, « un durcissement de ce qu’il se produit en ce moment dans l’industrie automobile », notamment en raison des contraintes réglementaires et de la concurrence accrue des constructeurs asiatiques, en particulier chinois.
Le groupe a également été confronté à un problème de stocks excessifs sur le marché américain, un obstacle que Stellantis s’efforce de surmonter. Tavares précise que ce problème est « en cours de résolution », tout en reconnaissant l’échec d’un plan marketing au deuxième trimestre 2024, qualifié de « plan innovant qui n’a pas fonctionné ».
Des suppressions de postes ou fermetures d’usines envisagées ?
Interrogé sur les rumeurs de suppressions de postes ou de fermetures d’usines, Tavares reste prudent. Il admet que la santé financière du groupe est au cœur de ses préoccupations mais précise que « la santé financière du groupe ne passe pas que par des suppressions de postes ». Rien n’est écarté, mais ces mesures ne sont pas au centre de la stratégie actuelle.
Par ailleurs, Tavares n’a pas exclu la possibilité de vendre certaines marques du groupe, indiquant que ce sont « les clients qui décideront au travers des achats qu’ils vont faire ». Une stratégie qui pourrait refléter une volonté d’adapter l’offre aux évolutions du marché et aux attentes des consommateurs.
Vers un durcissement du malus automobile en 2025
Enfin, Tavares a exprimé ses inquiétudes quant au durcissement prévu du malus automobile en 2025, une mesure qu’il juge contre-productive. Pour lui, l’objectif devrait être de rendre les véhicules électriques plus accessibles, plutôt que de pénaliser les véhicules thermiques de manière excessive : « C’est une double peine. Il faut d’abord rendre les véhicules électriques abordables. Il n’est pas utile de rendre les véhicules thermiques inabordables. »
En résumé
Carlos Tavares a annoncé qu’il quittera son poste de PDG de Stellantis en 2026, après avoir pris cette décision en concertation avec sa famille. Dans une interview au Mondial de l’Auto 2024, il a également détaillé les défis majeurs auxquels le groupe fait face, notamment une baisse des résultats au premier semestre 2024, la concurrence accrue des constructeurs asiatiques et la gestion des stocks aux États-Unis. Il a écarté, pour l’instant, des suppressions de postes massives ou des fermetures d’usines, tout en exprimant son opposition au durcissement du malus automobile en 2025.