Depuis l’instauration du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues motorisés en avril 2024, une majorité de motards français refuse de s’y conformer. Ce boycott massif met en lumière une contestation profonde de cette mesure jugée inadaptée et contraignante.
Le 15 avril 2024, le contrôle technique pour les deux-roues motorisés est devenu obligatoire en France. Cette mesure, visant à améliorer la sécurité routière et à réduire les émissions polluantes, a suscité une vive opposition parmi les motards. Huit mois après son entrée en vigueur, les chiffres révèlent une adhésion largement insuffisante.
Selon la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), moins de 500 000 motos ont été soumises au contrôle technique depuis avril, sur un parc estimé à 2,3 millions de véhicules concernés. Cela signifie que près de 80 % des motards ont choisi de ne pas se conformer à cette obligation. La FFMC interprète ces chiffres comme un rejet massif de la mesure.
Les raisons du boycott
Plusieurs facteurs expliquent cette résistance. Les motards estiment que le contrôle technique est inadapté aux spécificités des deux-roues et qu’il représente une contrainte supplémentaire sans bénéfice réel en termes de sécurité. De plus, le coût associé à cette obligation est perçu comme une charge financière injustifiée. La FFMC a d’ailleurs publié un “Guide juridique du boycott” pour informer les motards sur les implications légales de leur choix.
Impact sur les centres de contrôle technique
Ce boycott massif a des répercussions directes sur les centres de contrôle technique. Ces derniers ont investi pour accueillir les deux-roues, notamment en aménageant des espaces spécifiques et en formant leur personnel. Cependant, avec une participation aussi faible, la rentabilité de ces investissements est compromise. La FFMC souligne que les centres fonctionnent actuellement avec des agréments provisoires qui expirent l’année prochaine. Si le boycott se poursuit, certains pourraient renoncer à renouveler leur agrément pour 2025.
Vers un durcissement des normes en 2025
À partir de 2025, de nouvelles normes plus strictes entreront en vigueur, imposant des équipements supplémentaires et une formation accrue pour les contrôleurs. Ces exigences pourraient augmenter les coûts pour les centres de contrôle technique, rendant leur modèle économique encore plus incertain si le boycott persiste. La FFMC estime que chaque durcissement des normes impose aux centres de revoir leur stratégie et leur modèle économique.
Un précédent historique : le boycott de la vignette moto
Ce mouvement de contestation n’est pas sans rappeler le boycott de la vignette moto dans les années 1980. À l’époque, 80 % des motards avaient refusé de se conformer à cette obligation, conduisant à sa suppression. La FFMC espère que cette mobilisation actuelle aura un impact similaire, en incitant les autorités à reconsidérer la pertinence du contrôle technique pour les deux-roues.
En résumé
Le contrôle technique obligatoire pour les deux-roues motorisés, instauré en avril 2024, fait face à une opposition massive de la part des motards français. Avec près de 80 % de non-conformité, ce boycott remet en question la pertinence de la mesure et met en difficulté les centres de contrôle technique. Les autorités devront prendre en compte cette contestation pour envisager des solutions adaptées aux spécificités des deux-roues.