Mazda accélère sa transition vers l’électrique, et c’est par la Chine que la marque japonaise franchit un nouveau cap. Après la berline Mazda EZ-6, voici venir l’EZ-60, un SUV tout électrique conçu en partenariat avec Changan, le géant chinois de l’automobile. Son ambition ? Se mesurer au Tesla Model Y sur le segment des SUV familiaux à zéro émission. Décryptage d’un modèle stratégique qui marque un tournant dans la politique produit de Mazda.
Un SUV au style affirmé, né du concept Arata
Le Mazda EZ-60 s’inspire fortement du concept Arata dévoilé en 2023, avec un design fuselé, une signature lumineuse fine et des lignes dynamiques. Mais là où Mazda surprend, c’est avec l’intégration de flying buttresses à l’arrière, une rareté dans les SUV. Autre élément dans l’air du temps : l’abandon des rétroviseurs classiques au profit de caméras latérales, une technologie désormais légale en Chine depuis 2022.
Ce SUV, qui reposera sur la plateforme du Deepal S07 (la marque 100 % électrique de Changan), entend gommer les erreurs du MX-30. Trop petit, pas assez de puissance, autonomie limitée… Avec l’EZ-60, Mazda veut enfin entrer dans la cour des grands.
Mazda EZ-60 : motorisations et technologie
Pour l’instant, les détails techniques restent partiels. On sait toutefois que l’EZ-60 sera proposé en version 100 % électrique, et qu’une version à prolongateur d’autonomie (avec un moteur thermique 1,5 litre) est également prévue pour certains marchés. En Europe, seule la version électrique semble pour l’instant au programme.
Cette stratégie bicéphale, similaire à celle du Mazda MX-30 (EV et version R-EV à moteur rotatif), permettrait d’adresser des marchés aux niveaux d’infrastructures de recharge très différents. Dans la lignée de l’EZ-6, le SUV devrait proposer une habitabilité généreuse, un grand écran central et une interface utilisateur épurée. Mazda entend soigner la qualité perçue par rapport au modèle Deepal vendu en Chine.
Commercialisation internationale et ambitions électriques
L’EZ-60 ne sera pas cantonné au marché chinois. Mazda prévoit une diffusion à l’international, sous l’appellation CX-6e. En Europe, il pourrait constituer une alternative crédible à des modèles comme le Tesla Model Y, le Ford Mustang Mach-E ou encore le Hyundai Ioniq 5. Reste à voir comment la marque positionnera ce SUV en termes de prix et d’autonomie.
Mazda a promis plus d’éléments sur l’EZ-60 à l’occasion du Salon de Shanghai 2025, qui se tiendra en avril. Ce rendez-vous servira également à dévoiler l’habitacle du SUV, qui reste pour l’instant un mystère. Néanmoins, si l’on se fie à celui de l’EZ-6, on peut s’attendre à un environnement moderne, avec des matériaux valorisants et une ergonomie minimaliste.
Vers une gamme électrique sino-japonaise en pleine expansion
Le duo EZ-6 / EZ-60 pourrait ne pas rester seul très longtemps. Mazda et Changan envisagent déjà la sortie de deux nouveaux modèles pour 2028-2030, toujours basés sur ce partenariat équitable. Parallèlement, Mazda développe sa propre plateforme 100 % électrique, dont la première déclinaison est attendue pour 2027. De quoi établir un portefolio maison et reprendre le contrôle technologique face à des acteurs comme Hyundai, Volkswagen ou bien sûr Tesla.
Rappelons que le MX-30, premier EV de Mazda, rencontre des difficultés commerciales, notamment à cause d’une autonomie limitée et d’un format peu conventionnel. Avec l’EZ-60, la marque japonaise veut clairement corriger le tir et capitaliser sur l’expertise électrique de son partenaire chinois. En somme, une alliance stratégique entre savoir-faire japonais et avancées technologiques chinoises.