En 2025, les aides à l’achat de véhicules électriques vont fortement diminuer, passant de 1,5 milliard d’euros en 2024 à seulement 700 millions. Cette réduction, expliquée par les excès budgétaires de cette année, s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique économique du gouvernement visant à rationaliser les dépenses publiques. Explications sur les impacts pour les automobilistes et l’industrie.
Depuis sa nomination, le Premier ministre Michel Barnier a engagé le gouvernement dans une politique économique marquée par des coupes budgétaires rigoureuses. Dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a récemment annoncé une réduction drastique des aides à l’achat de véhicules électriques. Initialement fixé à 1,5 milliard d’euros pour 2024, le budget dédié à cette transition écologique sera réduit à 700 millions d’euros pour l’année prochaine. Ce changement de cap pourrait modifier profondément l’accès aux véhicules propres pour les Français.
Des aides divisées par deux pour la mobilité électrique
En 2024, l’État français avait alloué un budget record de 1,5 milliard d’euros pour encourager l’acquisition de véhicules électriques et hybrides, grâce à divers dispositifs comme le bonus écologique, le leasing social et la prime à la conversion. L’objectif : accélérer le verdissement du parc automobile français dans un contexte d’urgence écologique. Or, pour 2025, ce budget subira une réduction de plus de 50 %. Seuls 700 millions d’euros seront dédiés aux incitations à la mobilité propre, un chiffre confirmé par Laurent Saint-Martin lors d’une interview au Parisien.
Cette réduction des aides est justifiée par le dépassement significatif du budget de cette année. En effet, l’État a déboursé près de 1,9 milliard d’euros pour soutenir les ventes de véhicules propres, soit 400 millions d’euros de plus que prévu. Ce dérapage budgétaire résulte notamment du succès inattendu du leasing social, destiné à encourager les ménages modestes à s’équiper en véhicules électriques. Au lieu des 25 000 véhicules initialement prévus, ce sont 80 000 Français qui ont profité de cette offre.
Les dispositifs touchés : le leasing social et la prime à la conversion
Les premières victimes de cette réduction budgétaire seront le leasing social et la prime à la conversion, deux mesures phares pour inciter à l’achat de véhicules moins polluants. Laurent Saint-Martin a souligné la nécessité de « rationaliser » les aides disponibles, estimant qu’elles sont trop nombreuses et, selon lui, inefficaces. « Le montant d’aides que nous conservons, 700 millions d’euros, pourra être complété par des aides au titre des certificats d’énergie », a-t-il précisé. Cette adaptation budgétaire vise à canaliser les ressources tout en affirmant la continuité de l’engagement écologique du gouvernement.
François Durovray, ministre délégué aux Transports, a pour sa part indiqué que le leasing social serait désormais réservé aux “bons publics”, autrement dit aux citoyens répondant à certains critères de revenus ou habitant des zones spécifiques. Quant à la prime à la conversion, elle pourrait être recentrée sur les zones à faibles émissions (ZFE), où la nécessité de réduire les émissions de CO₂ et les particules fines est particulièrement forte. Ce recentrage permettra de limiter l’accès aux aides pour garantir un usage plus ciblé des fonds publics.
Une stratégie économique orientée vers la réduction des dépenses
Cette diminution des aides s’inscrit dans la politique économique plus large du gouvernement. Face à une situation économique jugée critique, Michel Barnier et son équipe ont pour objectif de maîtriser les dépenses et d’augmenter les recettes dans un maximum de secteurs. En ce sens, les aides à la transition écologique n’échappent pas à ce cadre budgétaire strict. Les parlementaires avaient déjà rejeté une augmentation du malus pour les véhicules polluants, prévue initialement dans le projet de loi de finances, ce qui a conduit le gouvernement à réévaluer l’allocation des subventions.
Les industriels et les associations de défense de l’environnement s’inquiètent de ces mesures, craignant qu’une réduction des aides ne freine les ambitions climatiques de la France. L’année 2024, marquée par des aides importantes, avait pourtant mis en lumière un engouement croissant des Français pour les véhicules électriques. Une baisse des incitations pourrait freiner cet élan et maintenir une dépendance aux véhicules thermiques.
Quel avenir pour les véhicules électriques en France ?
Cette coupe budgétaire interroge sur l’avenir de l’électrification du parc automobile français. Bien que Laurent Saint-Martin ait affirmé que l’ambition écologique du gouvernement reste intacte, la réalité budgétaire semble montrer une priorité donnée à la réduction des dépenses. Les ménages modestes, premiers bénéficiaires des dispositifs comme le leasing social, pourraient être les plus touchés par cette diminution d’aides.
La stratégie économique choisie pose la question de la conciliation entre impératifs budgétaires et objectifs écologiques. Si le gouvernement persiste dans cette voie, il devra probablement trouver des solutions innovantes pour maintenir l’attractivité des véhicules électriques sans alourdir les finances publiques.
En résumé
Pour 2025, le gouvernement a décidé de réduire les aides à l’achat de véhicules électriques de plus de moitié, passant de 1,5 milliard d’euros en 2024 à 700 millions. Face à un dépassement budgétaire lié à l’augmentation des demandes pour le leasing social et d’autres dispositifs, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a réaffirmé la nécessité de rationaliser ces aides. Le leasing social et la prime à la conversion seront les plus impactés, avec des critères d’accès renforcés. Cette décision s’inscrit dans une politique économique stricte, alors que le gouvernement tente de maîtriser les dépenses. Reste à voir si cette réduction freinera ou non l’essor des véhicules électriques en France, un défi qui continue de préoccuper les acteurs de la transition écologique.