À La Rochelle, l’installation de 14 panneaux « Stop » sur une seule avenue suscite de vifs débats. Si la sécurité des usagers s’en trouve renforcée, certains habitants et commerçants dénoncent un ralentissement nuisible à leur quotidien et à l’économie locale.
Un projet pour apaiser le trafic
Sur l’avenue de Fétilly, à La Rochelle, la mairie a récemment mis en place une série de 14 panneaux « Stop » sur un tronçon de seulement 500 mètres. Cette initiative vise à réduire la vitesse des véhicules et à sécuriser les déplacements des piétons et cyclistes. Selon Christophe Berthaud, adjoint au maire, les premiers résultats sont encourageants, avec une baisse notable de la vitesse.
La mesure, en phase de test pour une durée de six mois, sera évaluée lors d’une réunion publique en mars. Cette consultation permettra aux habitants de partager leurs impressions et d’envisager d’éventuels ajustements.
Un accueil mitigé chez les riverains
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Anne, habitante du quartier, déplore une perte de fluidité sur la route : « Cela rend les trajets quotidiens pénibles et interminables. » D’autres riverains estiment que des solutions alternatives, comme des ralentisseurs ou des priorités à droite, auraient pu être envisagées pour obtenir un résultat similaire sans multiplier les arrêts.
La situation crée également un mécontentement palpable parmi les automobilistes, qui perçoivent ces arrêts fréquents comme une source de frustration et de perte de temps.
Des commerçants en difficulté
Les commerçants de l’avenue de Fétilly, eux aussi, tirent la sonnette d’alarme. Florence Martin-Duloz, propriétaire d’un commerce local, a constaté une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires depuis l’installation des panneaux. « Les clients évitent l’avenue, ce qui diminue drastiquement la fréquentation. Cela met en péril les commerces de proximité, déjà fragilisés par la conjoncture économique. »
Cette situation met en lumière les défis de concilier sécurité routière et préservation de l’économie locale.
Un équilibre à trouver
L’objectif de la mairie reste louable : garantir un espace plus sûr pour les usagers vulnérables. Néanmoins, cette ambition doit s’articuler avec les besoins des habitants et des professionnels. Le test en cours est crucial pour évaluer l’efficacité et l’impact de cette mesure sur le quotidien des citoyens.
Ce débat reflète un problème récurrent dans de nombreuses villes : comment améliorer la sécurité tout en maintenant une activité économique viable ? Les décisions qui seront prises après la consultation publique pourraient devenir un modèle pour d’autres communes confrontées à des problématiques similaires.
Un exemple pour l’avenir ?
Cette expérimentation met en lumière la complexité des choix urbanistiques. Alors que certaines voix réclament des aménagements différents, d’autres insistent sur l’urgence de protéger les usagers les plus vulnérables. La Rochelle est désormais au centre d’un débat qui dépasse les frontières locales et interroge sur les priorités de l’aménagement urbain. Il faut reconnaître que les municipalités ne sont pas épargnées : récemment une ville s’est même vu voler les ralentisseurs devant une école !
Quoi qu’il en soit, le dialogue entre la mairie, les habitants et les commerçants reste essentiel pour parvenir à un compromis satisfaisant. En attendant, l’expérience de l’avenue de Fétilly pourrait bien influencer les politiques urbaines futures dans d’autres villes françaises.