Le leasing social devait être une révolution pour rendre la voiture électrique accessible aux ménages modestes. Mais en 2025, les aides vont drastiquement chuter, menaçant l’attractivité du programme. Décryptage.
Un leasing social au rabais en 2025
Lancé en 2023, le leasing social avait permis à 50 000 foyers d’accéder à une voiture électrique pour un loyer modique, souvent sous la barre des 100 euros par mois. Ce succès était largement dû aux importantes aides mises en place par l’État, combinant un bonus écologique de 7 000 € et une aide spécifique de 6 000 €, soit un total impressionnant de 13 000 € par véhicule.
Bien que le leasing social ait été reconduit en 2025, la fête est désormais terminée. Face aux pressions budgétaires, le gouvernement a revu sa copie pour 2025. Le coup de rabot est violent : le bonus écologique chute à 4 000 €, et l’aide spécifique pourrait être réduite à 2 000 €. Résultat ? L’enveloppe maximale d’aide sera de 6 000 €, soit une baisse de plus de 50 % par rapport à 2023.
Cette réduction drastique s’explique par la nécessité de limiter les dépenses publiques. En 2024, l’État avait alloué 650 millions d’euros au leasing social, un montant devenu difficilement soutenable dans un contexte économique déjà sous tension.
Une accessibilité remise en question
Le grand atout du leasing social résidait dans son tarif ultra-abordable. Grâce aux subventions, certains modèles comme la Dacia Spring ou la Peugeot e-208 étaient accessibles pour moins de 100 € par mois. Mais avec une aide divisée par deux, ce niveau de tarification devient un challenge.
Même si les constructeurs tentent d’adapter leurs offres, il y a fort à parier que les loyers mensuels vont mécaniquement augmenter. Certains foyers qui comptaient sur ce dispositif pour passer à l’électrique pourraient donc être contraints d’abandonner leur projet.
Autre effet collatéral : la compétitivité face aux véhicules thermiques. Si les mensualités du leasing électrique grimpent trop, de nombreux acheteurs risquent d’opter pour des alternatives essence ou hybrides, freinant ainsi l’électrification du parc automobile.
Quel avenir pour le leasing social ?
Avec une enveloppe réduite, le leasing social version 2025 risque de perdre en attractivité. Selon les experts du marché automobile, l’impact de cette baisse des aides pourrait être significatif : moins de bénéficiaires, moins d’inscriptions, et un programme qui s’éloigne de son objectif initial d’accélération de la mobilité électrique pour les ménages les plus modestes.
Les constructeurs, de leur côté, devront ajuster leur stratégie. Certains pourraient proposer des formules de location plus longues pour limiter les mensualités, tandis que d’autres tenteront de négocier une nouvelle répartition des aides avec l’État.
Une chose est sûre : avec un budget serré et des coûts de production toujours élevés, la transition vers l’électrique pour les foyers modestes risque d’être bien plus compliquée en 2025.