Les règles de circulation se durcissent pour les automobilistes français. Dès 2026, pas moins de 42 villes mettront en place des restrictions concernant les véhicules équipés d’une vignette Crit’Air 3. Une décision qui vise à améliorer la qualité de l’air, mais qui risque de peser lourd sur le budget des propriétaires de véhicules anciens.
Crit’Air : un dispositif de plus en plus restrictif
Le système Crit’Air a été instauré en 2017 pour classer les véhicules selon leur niveau de pollution. Répartis en six catégories, allant de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’Air 5 (véhicules diesel les plus anciens), ces vignettes sont devenues un critère déterminant pour circuler dans certaines villes.
Aujourd’hui, 25 villes appliquent déjà des restrictions basées sur Crit’Air. Mais dès 2026, ce nombre montera à 42, et les interdictions concerneront cette fois-ci les véhicules munis de la vignette Crit’Air 3. Ce sont principalement les modèles essence immatriculés avant 2006 et les diesels d’avant 2011 qui seront touchés.
Quelles villes sont concernées ?
Dans les métropoles comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Nice, Bordeaux, Lille, Rennes et Nantes, les restrictions seront renforcées. Mais elles s’étendront aussi à des villes moyennes comme Aix-en-Provence, Amiens, Angers, Annecy, Avignon, Dijon, Le Mans, Metz, Nîmes, Orléans, Reims ou Rouen.
Ce durcissement s’inscrit dans la logique des Zones à Faibles Émissions (ZFE), mises en place pour lutter contre la pollution urbaine. Et la tendance ne s’arrête pas là : certaines municipalités comme Lyon, Strasbourg et Montpellier annoncent déjà que les véhicules Crit’Air 2 seront à leur tour bannis dès 2028.
Une dépense importante pour les automobilistes
Si obtenir une vignette Crit’Air ne coûte que 3,81 €, l’impact financier pour les conducteurs concernés est bien plus conséquent. Ceux qui possèdent un véhicule Crit’Air 3 devront envisager deux solutions :
– Acheter un modèle plus récent, souvent classé Crit’Air 1 ou électrique, avec un budget minimal de 15 000 à 20 000 €.
– Se tourner vers les transports en commun, une option parfois inadaptée pour ceux vivant en périphérie.
Ignorer ces restrictions expose à une amende salée : 135 € en cas d’infraction.
Crit’Air : un levier écologique ou une mesure punitive ?
Si les objectifs écologiques sont louables, la généralisation du Crit’Air divise. D’un côté, les défenseurs du dispositif saluent une avancée nécessaire pour réduire la pollution urbaine. De l’autre, les automobilistes dénoncent une mesure trop coûteuse, pénalisant en particulier les revenus modestes.
Quelques aides existent, comme la prime à la conversion pouvant aller jusqu’à 6 000 € pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride. Mais ces subventions restent souvent insuffisantes face au prix d’un véhicule neuf.
Une chose est sûre : les ZFE et les restrictions associées vont profondément transformer la mobilité urbaine en France. Pour les automobilistes, il sera indispensable d’anticiper ces évolutions pour éviter d’être pris au dépourvu.