Une majorité de Français s’oppose à l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035. C’est ce que révèle une enquête réalisée par Alphabet France en partenariat avec YouGov. Malgré la réglementation européenne, l’Hexagone affiche une forte réticence à la disparition des moteurs thermiques. Décryptage.
Une opposition massive à l’interdiction des voitures thermiques
Si l’Europe a acté l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves d’ici 2035 (ce que remet en question aussi Luca de Meo), les Français, eux, ne semblent pas convaincus. Selon l’étude menée par Alphabet France et YouGov, 62% des sondés s’opposent à cette mesure, contre seulement 24% qui y sont favorables. Le reste (14%) demeure indécis.
Ce rejet traduit une certaine inquiétude face à la transition vers l’électrique. Coût des véhicules, autonomie limitée, infrastructures de recharge insuffisantes… Autant de points qui alimentent la crainte des automobilistes quant à la faisabilité d’une telle mutation en si peu de temps.
Un clivage générationnel marqué
L’étude met en lumière une fracture générationnelle nette. Plus l’âge des répondants augmente, plus l’opposition est forte :
– 80% des personnes de 55 ans et plus sont contre.
– 62% des 45-54 ans rejettent cette interdiction.
– 56% des 35-44 ans sont aussi défavorables.
À l’inverse, les jeunes sont plus enclins à accepter cette évolution :
– 42% des 25-34 ans expriment leur opposition.
– Seuls 29% des 18-24 ans sont défavorables à l’interdiction, signe d’une meilleure acceptation de la transition vers l’électrique chez les nouvelles générations.
Des disparités régionales et territoriales
L’adhésion ou le rejet de cette interdiction varie aussi selon les régions et la taille des agglomérations. Plus on s’éloigne des grandes villes, plus le scepticisme grandit face à l’électrification.
– Dans le Nord-Ouest (66%), le Sud-Est (63%) et le Nord-Est (65%), l’opposition est majoritaire.
– La région parisienne reste plus mesurée, avec 55% d’opposants.
Les habitants des zones rurales sont encore plus réfractaires :
– 74% des résidents des communes de moins de 20 000 habitants rejettent l’interdiction.
– 66% dans les villes entre 20 000 et 100 000 habitants.
– 51% dans les grandes métropoles de plus de 100 000 habitants.
Cela s’explique par un accès aux alternatives plus restreint : peu de bornes de recharge, transports en commun limités et trajets quotidiens souvent plus longs.
Vers une fracture entre urbains et ruraux ?
Cette enquête met en évidence une fracture entre les grandes villes et les territoires périurbains et ruraux. Tandis que la transition vers l’électrique semble bien embrassée par les citadins, elle apparaît comme une contrainte pour les habitants des campagnes.
De plus, les professionnels, notamment ceux roulant beaucoup (commerciaux, artisans, transporteurs…), restent sceptiques quant à l’abandon du thermique. À ce jour, les modèles électriques ne couvrent pas toujours leurs besoins en termes d’autonomie ou de coûts.
La France est-elle prête pour 2035 ? Au vu des résultats de cette étude, il paraît évident que des ajustements seront nécessaires pour répondre aux attentes des consommateurs et lever ces nombreux freins à la transition.
Affaire à suivre…