Ce nouveau radar n’a pas pour rôle de mesurer et verbaliser votre vitesse excessive mais s’intéresse plus particulièrement aux nuisances sonores des véhicules motorisés … Face à ces excès sonores croissants causée par certains véhicules, l’Île-de-France expérimente depuis 2022 le radar sonore “Hydre”. Développé par Bruitparif, ce dispositif vise à identifier et sanctionner les conducteurs dont les véhicules dépassent les seuils sonores autorisés.
Les nuisances sonores liées au trafic routier constituent une préoccupation majeure pour les habitants de l’Île-de-France. Pour y remédier, Bruitparif a conçu le radar sonore “Hydre”, actuellement en phase de test sur plusieurs sites de la région.
Un dispositif innovant pour mesurer le bruit des véhicules
Le radar “Hydre” combine deux modules acoustiques inspirés de la technologie brevetée du capteur “Méduse”. Chaque module est équipé de quatre microphones capables de mesurer, 25 fois par seconde, les niveaux sonores et les angles de provenance du bruit. Ces capteurs sont protégés par des cages métalliques acoustiquement transparentes, assurant leur intégrité face aux actes de vandalisme.
En plus des capteurs acoustiques, “Hydre” intègre une caméra grand-angle de 180° pour capturer des images de la scène au moment de l’infraction potentielle, ainsi que deux caméras dédiées à la lecture automatisée des plaques d’immatriculation (LAPI) à l’avant et à l’arrière du véhicule. L’ensemble des composants est hébergé dans une structure métallique sécurisée contenant également l’unité centrale de traitement et de télétransmission sécurisée des données.
Fonctionnement du radar “Hydre”
Le radar “Hydre” analyse en continu les sons environnants. Lorsqu’un véhicule émet un bruit dépassant le seuil prédéfini, le dispositif enregistre le niveau sonore et la distance de la source. Il corrige ensuite le niveau sonore mesuré à une distance standard de 7,6 mètres, conformément aux normes d’homologation des véhicules.
Si le niveau sonore corrigé dépasse le seuil fixé, un dossier d’infraction potentiel est créé. Le système récupère alors quelques secondes de vidéo avant et après l’instant considéré comme significatif de l’infraction. Une analyse automatique des images permet de déterminer la position de tous les véhicules présents et d’identifier celui à l’origine du bruit excessif.
Phase d’expérimentation en Île-de-France
Depuis janvier 2022, le radar “Hydre” est testé sur plusieurs sites en Île-de-France, notamment à Villeneuve-le-Roi, Paris 20e et Saint-Lambert-des-Bois. Cette première phase d’expérimentation, sans verbalisation, vise à évaluer la performance du dispositif en conditions réelles. Les résultats sont encourageants : selon les sites, entre 10 et 44 véhicules par jour ont été détectés avec un niveau sonore supérieur au seuil de 83 dB(A) fixé pour cette phase.
La seconde phase, prévue pour 2025, inclura la constatation des infractions et la verbalisation des contrevenants. Le seuil de déclenchement définitif sera déterminé par le Ministère de la Transition écologique, probablement entre 83 et 90 dB(A).
Reconnaissance et perspectives d’avenir
En 2024, le radar “Hydre” a été primé dans la catégorie Recherche lors des Décibels d’Or, récompensant ainsi l’innovation de Bruitparif. Olivier Blond, Président de Bruitparif, souligne que ce dispositif permettra de lutter efficacement contre les comportements inciviques de certains automobilistes et motards, améliorant ainsi la qualité de vie des habitants.
Parallèlement, des expérimentations ont été menées dans d’autres grandes villes européennes, notamment à Berlin, Genève, Bruxelles et Barcelone, démontrant l’intérêt international pour cette technologie. Si l’homologation est obtenue, le radar “Hydre” pourrait être déployé plus largement en France et en Europe, offrant une solution efficace pour réduire les nuisances sonores urbaines.
En résumé
Le radar sonore “Hydre”, développé par Bruitparif, est en phase de test en Île-de-France depuis 2022. Ce dispositif innovant vise à identifier et sanctionner les véhicules émettant des niveaux sonores excessifs. Après une première phase d’expérimentation concluante, une seconde phase avec verbalisation est prévue pour 2025. Primé en 2024, “Hydre” pourrait prochainement être déployé plus largement pour lutter contre les nuisances sonores urbaines.